Pour les enquêteurs américains, le choc a été rude: comment imaginer que quinze des dix-neuf kamikazes aient été porteurs de passeports d’Arabie Saoudite, le meilleur allié arabe des Etats-Unis? A lui seul, le silence gêné observé par les Américains donne la mesure du problème politique que cette affaire pose à Riyad comme à Washington. Trop rapides pour être vraiment fiables, les dénégations immédiates du royaume wahhabite plaidant une «usurpation d’identité» dans le cas de sept kamikazes n’ont pas vraiment atténué le traumatisme. Pas plus que la «réapparition» de deux homonymes bien vivants à Tunis et Riyad.
«Cela ne suffit pas à attester de l'utilisation d'un passeport saoudien faux ou volé, car les noms des "ressuscités" correspondent à de très grandes tribus saoudiennes, et des centaines de personnes peuvent porter le même nom», remarque un con naisseur du royaume. Sept au moins des pirates cités par le FBI dont trois Al-Shehri et trois Al-Ghamdi sont dans ce cas et viennent de l'Asir et de Baha, deux provinces déshéritées du Sud traditionnellement hostiles au pouvoir central. «Cela peut expliquer qu'une bonne dizaine de ressortissants arabes aient appris à piloter en Floride sans trop attirer l'attention. Algériens ou Palestiniens, ils auraient été vite repérés, mais pas des Saoudiens, qui sont non seulement comme chez eux, mais très nombreux aux Etats-Unis», estime un autre expert.
Embarras du royaume
Ces soupçons sur des ressortissants saoudiens, ne venant pa