«En France, nous avons été des pionniers dans la lutte contre le terrorisme islamiste, car nous en avons été victimes en 1995 avec la campagne d'attentats du GIA algérien. La sévérité de la riposte a éloigné la menace, sans l'éradiquer pour autant», souligne un chef des Renseignements généraux (RG). L'Hexagone reste une cible potentielle du jihad international, mais pas une base arrière. «Les islamistes armés ne tiennent pas trop à venir s'installer en France parce que la police fait le ménage; ils préfèrent aller en Grande-Bretagne, en Belgique ou au Danemark», indique un commissaire de la Direction de la surveillance du territoire (DST).
Echec. Il y a sept ans, les services de renseignements DST, RG et DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure) n'ont pas anticipé l'exportation sur le sol français du conflit algérien: ni le détournement de l'Airbus d'Alger à Marseille par des pirates de l'air des GIA (Groupes islamiques armés) à Noël 1994, ni les attentats de l'été 1995, dont celui à la station RER de Saint-Michel à Paris le 25 juillet (8 morts, 84 blessés).
Un échec patent de la stratégie politico-judiciaire des «rafles» en milieux islamistes, menées les deux années précédentes par le ministre de l'Intérieur, Charles Pasqua, et le juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière. Des réseaux de soutien aux islamistes algériens avaient été démantelés, mais sans discernement: sur 85 suspects raflés en novembre 1994, puis 113 en juin 1995, une centaine ont bénéficié d'un n