L'obscurité étreint le stade de la Porte de Pantin. Le maillot blanc, rouge et vert, frappé du croissant et de l'étoile, brille sous des projecteurs blafards. C'est celui des «Fennecs algériens» (l'équipe nationale algérienne), agrémenté du logo de l'Union des communautés algériennes de Paris (Ucap). Ce club est le seul, à Paris, à proposer à ses joueurs, des jeunes de Seine-Saint-Denis ou des quartiers nord de Paris, de pratiquer le football entre Algériens ou jeunes d'origine algérienne, exclusivement. «C'est un peu le repaire», sourit Youcef, 24 ans.
Exception. Dans le petit local de l'Ucap, quartier de La Chapelle (XVIIIe arrondissement de Paris), les jeunes défilent. Tentent en vain d'obtenir des places pour le match. S'approvisionnent, pour l'occasion, en drapeaux algériens. «Le but n'est pas de s'enfermer entre Algériens», assure Lakhdar Baata, secrétaire général de l'association. Plutôt d'éloigner les jeunes de la délinquance, par le foot comme par les cours d'informatique, d'arabe ou de berbère. Ce souci passe, ici, par l'affirmation d'une certaine «algérianité», dixit Lakhdar Baata. «Une solution pour que les jeunes s'intègrent mieux dans la société française, c'est de passer par une association algérienne.»
L'équipe de foot de l'Ucap est sans doute l'exception qui confirme la règle. Chez les jeunes Français d'origine algérienne, le communautarisme ne s'exprime guère balle au pied. Un coup d'oeil à l'annuaire de la Ligue d'Ile-de-France de foot suffit à le consta