Les dirigeants américains le répètent à l'envi depuis plus de trois semaines: la riposte ne sera pas simplement militaire. Dans la «campagne de longue durée» contre le terrorisme, aucun moyen ne sera exclu. Pas plus les pressions diplomatiques, la traque policière que l'usage des armes. Depuis le Bureau Ovale, le président Bush veut garder en permanence dans son jeu la totalité des options. Pas question pour lui de reproduire l'erreur politique de Bill Clinton excluant d'emblée une offensive terrestre au Kosovo en 1999. Toutes les options, donc, mais à une seule condition: qu'elles soient efficaces pour «liquider les réseaux terroristes», selon le mot du secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld. Là encore, les années Clinton servent de repoussoir aux républicains: «Pas question de tirer un missile de deux millions de dollars pour détruire une tente qui en vaut dix», a prévenu le président Bush, en référence aux frappes de septembre 1998 contre le Soudan et l'Afghanistan. L'heure est donc à la guerre non conventionnelle et aux covert actions, les actions clandestines.
Les militaires américains ont évidemment préparé une multitude de plans d'opérations. Ils connaissent parfaitement les moyens humains et matériels dont ils disposent, mais ils doivent les utiliser en fonction des impératifs que les responsables politiques leur imposent. Ceux-ci se résument aujourd'hui en une phrase: «Garantissez-nous un résultat concret sans toucher aux civils musulmans.» Ce n'est pas simple. D'au