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Libération

Les voix dissonantes de l'Amérique

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Ex-Peace and Love ou intellectuels, les pacifistes tentent de mobiliser.
publié le 6 octobre 2001 à 1h11

Los Angeles correspondance

Dans les années 70, Richard avait brûlé le drapeau américain sur le campus de Berkeley (Californie) pour protester contre la guerre du Viêt-nam. Aujourd'hui, il en a acheté un au prix fort (c'est une denrée recherchée) et l'a planté sur son pare-brise. Ils sont nombreux, anciens gauchistes et enfants du baby-boom, à se découvrir un nouveau patriotisme depuis l'attaque terroriste contre l'Amérique. En cela, ils rejoignent l'immense majorité: 9 Américains sur 10, selon les derniers sondages, souhaitent que leur pays «riposteÊd'une façon ou d'une autre».Quelques voix seulement dans la gauche historique, intellectuelle ou universitaire se démarquent de ce consensus et adoptent une position catégoriquement «contre la guerre». On peut les entendre sur les campus et dans quelques débats à la radio. Bob Sheer, ancien leader de la gauche de Berkeley, qui écrit pour le Los Angeles Times, est représentatif de ce courant. Il développe des thèmes qui sont communs à tous ceux qui militent, par principe, contre une intervention militaire.

«Manipulation». Point numéro 1: l'ennemi, quel ennemi? «On va faire la guerre contre qui?» s'interroge Sheer. «Il faut être prudent. Il n'y a aucune preuve que ce soit Ben Laden qui ait perpétré les attentats du 11 septembre», affirme-t-il. Le point numéro 2, leitmotiv des opposants, met les Etats-Unis en accusation: «L'origine du drame provient de notre politique étrangère, de l'arrogance et de la folie des superpuissances qui ma