Cette rencontre, Youcef Fatès, l'attend avec un certain intérêt. Maître de conférences à l'université de Paris X, où il enseigne la sociologie et l'histoire des activités physiques et sportives, politologue et auteur d'un ouvrage Sport et tiers-monde, il insiste sur le côté symbolique de cette confrontation, notamment pour les jeunes Algériens de France. «Le stade a toujours été en Algérie la caisse de résonance du politique, et le football, le meilleur médium, explique Youcef Fatès. Reste maintenant à savoir comment vont se comporter les supporters du Stade de France par rapport au pouvoir en place en Algérie.»
«Double allégeance». Les 50 000 Algériens qui seront dans les tribunes se divisent, selon lui, en deux groupes: les exilés-immigrés et les Franco-Algériens. «Ils vont vivre une sorte de double allégeance. Et leur comportement sera nuancé. Il y a d'une part le climat exceptionnel et délicat qui est dicté par ce mois de septembre, à cause des attentats perpétrés aux Etats-Unis, et d'autre part, cette double allégeance entre une équipe de France championne du monde, symbolisée par Zidane, et une équipe d'Algérie qui représente leurs racines. Cet événement majeur pourrait cimenter ces deux groupes et, en fin de compte, les faire supporter l'équipe d'Algérie», continue Youcef Fatès.
Destinée à empêcher une marche de protestation des Kabyles sur Alger, l'annonce «poudre aux yeux» faite vendredi par le gouvernement de Bouteflika, à propos de la future reconna