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Libération

Le repli de la rebellion islamiste ouzbèke

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Active en Asie centrale puis très réprimée, elle a rejoint l' Afghanistan.
publié le 9 octobre 2001 à 1h13

Après l'intégration des combattants tadjiks à un gouvernement de coalition en 1997, le Mouvement islamique d'Ouzbékistan, connu sous son acronyme anglais IMU, est désormais le seul groupe islamiste armé actif en Asie centrale ex-soviétique. Apparu au début des années 90 dans la vallée du Fergana, dont le coeur se situe en Ouzbékistan mais qui déborde sur le Kirghizistan et le Tadjikistan voisins, il s'est formellement constitué en 1996. Il a multiplié les opérations spectaculaires en 1999 et 2000, en Ouzbékistan mais aussi au Kirghizistan, où vivent de nombreux Ouzbeks. Très lié aux taliban, face à la répression tous azimuts menée par Tachkent, il s'est largement replié en Afghanistan.

Selon certaines sources, en échange de sa coopération, le président Islam Karimov aurait obtenu l'inscription de l'IMU sur la liste américaine des organisations liées à Ben Laden. Ses militants revendiquent la création d'un Etat islamique d'Ouzbékistan et visent le renversement du pouvoir laïque de Karimov. Selon Olivier Roy, directeur de recherches au CNRS, «à l'origine beaucoup moins dogmatiques sur le plan religieux que les taliban», sous le coup des persécutions, «ils se sont radicalisés et ont peu à peu lié leur sort à celui des taliban». Cette année, ils n'ont ainsi lancé aucune opération contre l'Ouzbékistan, préférant lutter aux côtés des taliban contre les forces de Massoud.

Crise. Le terreau de l'IMU est la vallée du Fergana, région surpeuplée ­ 28 % de la population vit sur 4,3 % du t