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Libération

Satisfaction dans les bazars de Charikar

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Cette ville contrôlée par l'Alliance du Nord se réjouit des frappes.
publié le 9 octobre 2001 à 1h12

Charikar (plaine du Chamali),

envoyé spécial

Magie des bazars d'Afghanistan. Même lorsque la guerre est à leurs portes, elle semble subitement très loin. A Charikar, à une quarantaine de kilomètres au nord de Kaboul, les innombrables étals des marchands sont lourds de fruits et de légumes, et l'on y trouve à peu près tous les produits alimentaires et domestiques. C'est la présence de soldats de l'Alliance du Nord, se rendant nonchalamment sur le front, la kalachnikov jetée sur l'épaule, qui rappelle que celui-ci n'est qu'à une dizaine de kilomètres de la ville. Au lendemain des bombardements de la capitale afghane par les Etats-Unis, le front de Kaboul est resté hier étrangement calme. Pas un seul tir d'artillerie de la journée. Mais, la nuit venue, toute la petite ville a pu entendre les nouveaux raids américains.

A Charikar, la population, en grande majorité des Tadjiks, est plutôt satisfaite des frappes américaines contre les taliban, même si elle estime, en général, que celles-ci ne sont pas suffisantes pour renverser la situation. «Bien sûr que nous sommes contents. Les taliban sont comme des animaux. Lorsqu'ils contrôlaient la ville, ils nous interdisaient de travailler. Et lorsqu'ils allaient au bazar, ils prenaient ce qu'ils voulaient sans payer. Si le marchand protestait, ils le battaient», assure Abdel Azim, un étudiant en médecine, depuis une maison de thé. Passe sur le marché une femme, complètement emmurée dans son tchadri (le voile afghan qui ne tolère qu'un grill