Islamabad envoyé spécial
Timidement, devant la mosquée Rouge d'Islamabad, quelques jeunes ont déployé une banderole au slogan antiaméricain. A Zero Point, le carrefour vers lequel convergent les manifestants partis de différentes mosquées de la capitale, on compte à peine 1 500 personnes et beaucoup plus de policiers, grenades lacrymogènes à la ceinture. A Peshawar et à Quetta, qui avaient connu ces derniers jours de violentes manifestations antiaméricaines, la rue est aussi restée calme à la sortie des prières du vendredi. Seul Karachi a été secoué par des violences: 20 000 manifestants se sont opposés aux forces de l'ordre, et des bâtiments ont été incendiés. Bilan: au moins neuf blessés par balles.
Blindés. Les mouvements fondamentalistes n'ont pas réussi à mobiliser, alors que l'on craignait des manifestations violentes pour ce premier vendredi après le début des frappes contre l'Afghanistan. D'importantes forces de sécurité avaient été déployées dans les villes. L'armée avait même pris possession de Quetta, soldats sur les toits et voitures blindées surmontées de fusils-mitrailleurs aux carrefours.
Cet échec démontre que Pervez Musharraf, le président pakistanais, tient fermement les rênes du pays. Nombre d'observateurs ne donnaient pas cher de son avenir politique pour s'être rangé du côté des Etats-Unis. Certains le voyaient déjà renversé par un soulèvement populaire. En réalité, deux ans après le coup d'Etat qui l'a porté au pouvoir, Musharraf est maître à bord, ce qui