Washington de notre correspondant
Rien n'indique que l'affaire de l'anthrax de New York ait «un quelconque lien avec le nine-eleven (les attentats du 11 septembre, ndlr)», a déclaré vendredi le patron local du FBI. Mais tout indique que George W. Bush ne pourra éviter le télescopage des deux affaires. Avec l'annonce d'un nouveau cas de contamination, le mystère des enveloppes contaminées devient l'un de ses dossiers prioritaires. Si la psychose se développe, c'est l'économie qui risque de ne pas redémarrer, et le moral de la nation de flancher.
Schizophrène. Jusque-là, pour gérer la question des menaces et des peurs, la Maison Blanche a choisi une tactique difficile, cherchant en même temps à alarmer l'opinion et à la rassurer. La journée de jeudi a été exemplaire de cette communication schizophrène. Le FBI a d'abord fait état de risques de nouvelles attaques «dans les jours qui viennent». Puis, à 20 heures, George W. Bush a donné une courte conférence de presse au cours de laquelle il a tenté de rassurer ses compatriotes. Plutôt détendu, plaisantant parfois, il a expliqué que les mises en garde, loin de semer la panique, devaient au contraire montrer aux Américains que «leur gouvernement est en alerte constante». Les gens ne devraient pas être surpris par les communiqués du FBI, a-t-il ajouté, car, «après tout, sur nos écrans de télé l'autre jour, nous avons vu cet homme diabolique (Ben Laden, ndlr) nous menacer et appeler à la destruction et la mort des Etats-Unis...».
George