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Libération

Faux scoop sur le labo de Kaboul

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Financé par le CICR, il produirait une souche inoffensive.
publié le 16 octobre 2001 à 1h16

Genève de notre correspondant

L'information, présentée comme un scoop par certains, était dans les rapports annuels et publics du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Elle a pris une résonance particulière avec les cas humains de maladie du charbon détectés aux Etats-Unis. Jusqu'au début des frappes , le CICR subventionnait et participait à la production de vaccins vétérinaires contre cette maladie dans un modeste laboratoire de Kaboul. Cet établissement ­ placé sous un comité directeur qui comprenait outre le CICR, la FAO (Organisation de l'ONU pour l'alimentation), des représentants de deux ONG occidentales et du ministère de la Santé afghan ­ visait à produire 2 millions de doses de vaccins pour protéger le bétail afghan contre la maladie. Le CICR aurait-il à son insu contribué à fournir la matière première à des bioterroristes? Scénario fantaisiste, tranchent tous les spécialistes de Bacillus anthracis. «Nous produisons le vaccin contre la maladie du charbon à partir d'une seule souche, la Sterne 34F2. Je ne vois vraiment pas comment il serait possible de la convertir en arme de guerre. C'est une souche inoffensive», explique José Mejia-Gomez, responsable du programme agronomique de la Croix-Rouge en Afghanistan et superviseur du laboratoire AVPL (Afghan Vaccin Production Laboratory) de Kaboul. A l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le Dr Randall Hyer est catégorique: «Il est impossible que cette souche puisse être manipulée pour se transformer en un instr