Genève de notre correspondant
L'information, présentée comme un scoop par certains, était dans les rapports annuels et publics du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Elle a pris une résonance particulière avec les cas humains de maladie du charbon détectés aux Etats-Unis. Jusqu'au début des frappes , le CICR subventionnait et participait à la production de vaccins vétérinaires contre cette maladie dans un modeste laboratoire de Kaboul. Cet établissement placé sous un comité directeur qui comprenait outre le CICR, la FAO (Organisation de l'ONU pour l'alimentation), des représentants de deux ONG occidentales et du ministère de la Santé afghan visait à produire 2 millions de doses de vaccins pour protéger le bétail afghan contre la maladie. Le CICR aurait-il à son insu contribué à fournir la matière première à des bioterroristes? Scénario fantaisiste, tranchent tous les spécialistes de Bacillus anthracis. «Nous produisons le vaccin contre la maladie du charbon à partir d'une seule souche, la Sterne 34F2. Je ne vois vraiment pas comment il serait possible de la convertir en arme de guerre. C'est une souche inoffensive», explique José Mejia-Gomez, responsable du programme agronomique de la Croix-Rouge en Afghanistan et superviseur du laboratoire AVPL (Afghan Vaccin Production Laboratory) de Kaboul. A l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le Dr Randall Hyer est catégorique: «Il est impossible que cette souche puisse être manipulée pour se transformer en un instr