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Libération

La télé libanaise

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publié le 16 octobre 2001 à 1h16

«Nous considérons les bombardements américains comme une agression contre l'Afghanistan», explique Hassan Fadlallah, directeur des informations à Al-Manar TV, la chaîne du Hezbollah libanais.

Dans le journal télévisé de dimanche, sans traiter les Américains d'assassins, Al-Manar reprend le chiffre de 300 morts parmi les civils afghans, alors que toutes les chaînes ont des réserves sur le nombre des victimes. Le nom de Ben Laden n'est pas précédé de la mention terroriste. Le Hezbollah, lui, considère que les Etats-Unis n'ont pas à décider qui est terroriste et qui ne l'est pas. Une émission intitulée Irhabiyoun (Terroristes), diffusée sur Al-Manar, montre des images d'attaques israéliennes contre des Palestiniens.

A 20 h 30, Al-Manar diffuse un montage des manifestations antiaméricaines de la journée dans le monde. Dans une émission, l'animateur s'acharne à arracher au journaliste interrogé en direct de Washington que l'opinion américaine va se retourner contre Bush. Peine perdue, l'interviewé assure que 90 % des Américains appuient leur Président. Al-Manar a quand même arrondi les angles. La chaîne retransmet toutes les déclarations de l'administration américaine, y compris celle où, parmi les 22 personnes les plus recherchées, figurent trois membres présumés du Hezbollah. «Nous ne commentons que dans les émissions consacrées aux analyses», assure Fadlallah. A ses débuts, la station s'est bornée à être la chaîne de propagande du Hezbollah. Dans les premiers jours de la deuxièm