A la tribune, Gaëtan Gorce, député socialiste du cru, déplie un petit papier pour lire la question d'une militante: «Comment peut-on considérer que des civils sont des victimes innocentes si, dans le même temps, ce sont des électeurs et des citoyens ?» Des électeurs... coupables d'avoir voté Bush traduisent les bruissements de la salle. «C'est qui ? Qui a osé demander ça ?» susurre l'auditoire. Le porte-parole du PS, Vincent Peillon, s'empare du micro: «Je ne comprends pas bien cette question. Etre une victime innocente n'empêche pas d'être un citoyen responsable.» Et de ressasser l'argumentaire inauguré, ce 10 octobre, dès son arrivée dans la salle des fêtes de Cosne-sur-Loire (Nièvre) où une centaine de personnes sont venues l'écouter. Il y est question de «principes» à opposer à «un acte de barbarie extrême», de «mal absolu» et de «solidarité sans faille» avec les Etats-Unis.
La leçon à peine terminée, un nouvel assaut est lancé par un autre militant nivernais: «Qu'avons-nous vendu aux taliban ou à la monarchie saoudienne depuis 1997 ?» Cette fois, Vincent Peillon explose: «Ah ça, non! Vendez tout ce que vous voulez, battez votre coulpe si ça vous amuse, mais ne cherchez pas des excuses à l'horreur ! A New York, il y avait des femmes de ménage portoricaines parmi les victimes... Qu'est-ce qui peut justifier ces crimes de masse ? Si ça continue, on trouvera des arguments aux Allemands, aux nazis, aux staliniens !» Depuis le 11 septembre, le PS envoie ses dirigeants défendre