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Libération
Éditorial

Paralysie

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publié le 16 octobre 2001 à 1h16

Alors qu'ils entament une seconde semaine de bombardements sélectifs de l'Afghanistan, les Etats-Unis donnent la désagréable impression d'irrésolution au plus haut niveau. Leur but de guerre, que l'on sache, est de mettre définitivement hors d'état de nuire les quelques milliers d'hommes de Ben Laden en neutralisant, dans une première phase, le régime des taliban qui s'est érigé en protecteur du réseau terroriste. Aucun stratège n'a jamais prétendu que le problème Ben Laden pourrait être entièrement réglé à partir du ciel; le but des bombardements a toujours été l'affaiblissement, voire l'effondrement des capacités de défense des taliban, condition nécessaire à des opérations héliportées de commandos qui seraient chargées de débusquer les fous d'Allah.

Rien, pour l'instant, ne paraît se dérouler selon ce schéma. Comme si les Etats-Unis étaient empêtrés dans des contradictions qui les paralysent. Si l'on oublie leurs réticences à risquer la vie de leurs soldats, leur principal handicap réside dans leur volonté de ne pas ostraciser le Pakistan. Islamabad s'oppose en effet non seulement à la chute du régime taliban (essentiellement des Pashtouns) mais exige également que Kaboul ne tombe pas aux mains des combattants (essentiellement des Tadjiks) de l'Alliance du Nord. Voilà pourquoi la ligne de front séparant les hommes de feu le commandant Massoud de ceux du mollah Omar n'est pratiquement pas bombardée. Cela reviendrait à ouvrir les portes de la capitale aux premiers.

En repouss