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Libération

Une marche antiaméricaine dégénère au Nigeria

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Le Président revient sur les heurts entre islamistes et chrétiens.
publié le 16 octobre 2001 à 1h16

Entre 18 et 200 morts. Le bilan des troubles interconfessionnels qui ont agité Kano, la grande ville du nord du Nigeria, reste sujet à polémique, selon que l'on se fie aux autorités locales ou à l'agence de presse Reuters. «Tout cela a été très largement exagéré, assure à Libération le président nigérian, Olusegun Obasanjo, de passage hier à Paris pour l'ouverture de la conférence générale de l'Unesco, dans une interview avec quelques journalistes. Il y a eu des manifestations vendredi, à l'issue de la grande prière, et elles ont repris samedi. Mais maintenant tout est sous contrôle.» Quel que soit leur bilan, les émeutes de Kano figurent parmi les manifestations les plus violentes dans le monde depuis le début des bombardements en Afghanistan.

«Nous nous attendions à ce genre de réaction, explique Obasanjo. Dès que j'ai reçu un coup de téléphone de Dick Cheney (le vice-président américain, ndlr), j'ai fait deux choses: j'ai d'abord prévenu mes frères des pays d'Afrique de l'Ouest, puis j'ai mis en place un dispositif de sécurité dans les quelques Etats du nord du Nigeria, où il risquait d'y avoir de l'agitation.»

Tirer à vue. A Kano, les troubles ont débuté vendredi, lorsque des groupes de jeunes islamistes, sortant des mosquées, ont entrepris une marche de protestation antiaméricaine en brandissant des posters d'Oussama ben Laden. Mais c'est le lendemain et dans la nuit de samedi à dimanche qu'ont eu lieu les heurts les plus violents entre chrétiens et musulmans. Malgré le c