Washington
de notre correspondant
Après la presse, la panique s'est emparée hier du monde politique américain, frappé à son tour par le bacille du charbon. Vers 10 heures du matin, devant l'avalanche de nouvelles alarmantes, le Speaker (président) de la Chambre des représentants, Dennis Hastert, républicain de l'Illinois, a décidé hier d'en suspendre les travaux jusqu'à mardi, le temps pour les services sanitaires de vérifier chaque bureau. Plus tôt, il avait appris qu'une trentaine de personnes de l'équipe du président de la majorité démocrate au Sénat, Tom Daschle, et d'autres sénateurs, avaient été, selon les premiers tests, exposées à la bactérie du charbon. Par ailleurs, a affirmé Hastert, «des spores ont été détectées dans le système de ventilation» des bâtiments du Congrès, que se partagent les deux Chambres. Le responsable de la minorité à la Chambre, Dick Gephardt, démocrate du Missouri, a approuvé cette décision «intelligente». Trois heures plus tard, les sénateurs ont annoncé qu'ils ne suivraient pas l'exemple des représentants. Daschle, accompagné de Trent Lott (Mississippi), qui dirige la minorité républicaine, a annoncé qu'il veillerait personnellement au fait que «le Sénat continue de travailler». La Chambre haute, qui partage avec le Président la responsabilité de la politique étrangère, n'entend pas donner l'impression de céder à la psychose, en ces temps de guerre. Les sénateurs ont par ailleurs démenti qu'on ait trouvé des bactéries dans le système d'aératio