Si la maladie du charbon n'est pas contagieuse, son mode de diffusion en fait potentiellement une arme bioterroriste de choix. La psychose qui sévit dans le monde entier, alimentée par une épidémie de fausses alertes, montre que l'effet de panique est garanti. Ce sont les spores de Bacillus Anthracis qui vont venir contaminer l'organisme. Il s'agit d'une forme «léthargique» que prend la bactérie, qui s'entoure d'une capsule protectrice et résistante quand les conditions de sa prolifération ne sont pas réunies. Ces spores pénètrent dans l'organisme lorsqu'elles sont inhalées (charbon pulmonaire, la forme la plus redoutable de la maladie), ingérées (forme difficile à soigner) ou qu'elles pénètrent dans la peau à la faveur d'une lésion (aux effets relativement bénins s'ils sont pris à temps).
Minuscules. Ces spores sont très petites: environ un millième de millimètre de diamètre, ce qui leur permet de rester en suspension dans l'air quand elles ne sont pas agglomérées entre elles. Les spores répandues au Congrès par une lettre, et peut-être par le système de ventilation des bâtiments, sont une forme très pure et très fine du bacille. Cela indiquerait un savoir-faire sophistiqué, et l'élaboration d'une arme biologique. Mais pour Michèle Mock, spécialiste du charbon à l'Institut Pasteur, il est exclu que les caractéristiques physiques des spores puissent être issues de manipulations génétiques sur des souches de bacilles: «Les mécanismes de formation des spores sont extraordinaire