New York de notre correspondant
Dans la salle d'audience du tribunal fédéral de Manhattan, mains et pieds enchaînés, Wahid el-Hadge a pris la parole. «Le meurtre d'innocents est radical, extrême, et ne peut être toléré par aucune religion», assure-t-il dans un anglais marqué d'un fort accent, les yeux baissés sur son texte. Avant lui, trois autres membres d'Al-Qaeda, le réseau terroriste d'Oussama ben Laden, reconnus coupables en mai dernier d'avoir participé aux attentats contre les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie en août 1998, viennent d'être condamnés à la prison à vie, sans possibilité de liberté conditionnelle.
Mais El-Hadge, américain d'origine libanaise, déclare être «un musulman fervent, qui refuse la violence». Quelques minutes plus tard, le procureur «rejette les propos d'un homme qui ment et qui a choisi la terreur». Le juge Leonard Sand, lui, choisira de ne faire aucun commentaire, avant de prononcer une nouvelle peine de prison à vie.
Faux papiers. C'est au milieu d'un dispositif de sécurité sans précédent, avec un tribunal sous la protection d'hommes en armes, qu'un juge de Manhattan a prononcé hier les peines des quatre terroristes arrêtés dans le cadre des attentats en Afrique qui avaient fait 224 victimes, dont 12 Américains.
En compagnie du Jordanien Mohamed Saddiq Odeh, El-Hadge, présenté comme un ancien secrétaire personnel de Ben Laden, avait été accusé d'«avoir facilité les attentats sans y prendre part», en finançant notamment les terroriste