Shanghai envoyé spécial
George W. Bush se serait sans doute bien passé d'enfiler cette veste chinoise en soie bleue que, selon la tradition des «photos de famille» des sommets des pays riverains du Pacifique (Apec), il arborait hier à Shanghai. La veille, il avait décidé d'écourter son séjour en Chine en raison de la mort de deux militaires américains au Pakistan (lire page 2), et ce folklore collait mal à la gravité qu'il cherche à incarner.
Déclaration commune. Mais le président américain n'aura assurément pas regretté son premier déplacement à l'étranger depuis le 11 septembre: il a quitté Shanghai hier soir en ayant pleinement assumé son rôle de leader de la «coalition antiterroriste», et reçu le soutien, même nuancé, de ses anciens ennemis russes et chinois à l'action militaire américaine. Les zones d'ombre de ce sommet n'auront pas empêché l'entourage du président américain d'affirmer que les Etats-Unis avaient obtenu à Shanghai tout ce qu'ils voulaient. Bush a notamment en poche une déclaration antiterroriste signée par vingt Etats dont la Russie et la Chine, mais aussi par l'Indonésie, le pays musulman le plus peuplé, ou la Malaisie musulmane, en proie à une grande agitation antiaméricaine. La déclaration condamne vigoureusement les attentats du 11 septembre, et engage les membres de l'Apec à prendre «les mesures appropriées pour empêcher le financement des terroristes». Mais elle ne va toutefois pas jusqu'à soutenir l'action militaire engagée en Afghanistan, afin de t