Russie
Les arrière-pensées
La Russie, dont l'administration Bush confiait, il y a peu, être «fatiguée», apparaît comme l'un des plus solides piliers de la coalition antiterroriste. Le président Poutine espère ainsi, notamment, voir légitimée son «opération antiterroriste» en Tchétchénie où, selon lui, on retrouve «les mêmes mains» que dans les attentats américains. D'ores et déjà, il peut se féliciter d'une mise en sourdine des critiques. Le président Bush a reconnu que la Russie était, elle aussi, confrontée au «terrorisme international» et que des membres d'Al-Qaeda se trouvaient dans la petite république indépendantiste. Concrètement, les négociations d'adhésion de la Russie à l'Organisation mondiale du Commerce (OMC) pourraient aussi faire un bond: Washington a récemment souhaité que Moscou l'intègre «le plus vite possible».
Plus largement, Poutine mise sur un retour de son pays dans la cour des grands. Il vient de marquer des points, au moins symboliques. Le 3 octobre, la Russie et l'Union européenne ont décidé d'organiser des rencontres mensuelles autour des questions de sécurité. Plus important, le secrétaire d'Etat Colin Powell a évoqué «des changements historiques, d'ampleur sismique», dans les relations. Ce radoucissement s'est déjà traduit dans les faits. Washington a mollement réagi à la visite du ministre iranien de la Défense à Moscou, lors de laquelle un contrat de vente d'armes de 300 millions de dollars a été conclu. De même, évoquant la nécessité du bouclier a