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Libération

Sur une crête tenue par l'Alliance du Nord

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Verrou stratégique, le col du Salang bloque les talibans.
publié le 22 octobre 2001 à 1h20

Col du Salang envoyé spécial

Ici, à cause des grandes déchirures sismiques, la terre s'est soulevée presque jusqu'au ciel et a cassé en deux ce qui allait s'appeler, quelques millénaires plus tard, l'Afghanistan. Aujourd'hui, l'une des lignes du front du Nord passe au beau milieu de cette tempête minérale ­avec des sommets à plus de 6 000 mètres ­ baptisée le massif de l'Hindou Koush. Une haute crête, frôlée par un précipice, une mitrailleuse lourde, embusquée dans une brèche de la montagne et entourée d'un tapis de douilles, et deux mauvaises baraques de pierres au toit de tôle pour abriter quelques combattants. Pas de nom pour cette position de l'Alliance du Nord coincée entre deux sommets. A quelques pics de là, on distingue celle des talibans.

Ici, les soldats croient qu'ils sont à 2000 mètres d'altitude, alors que leur misérable campement est situé très au-dessus du célèbre col du Salang, qui s'achève par un tunnel long de près de trois kilomètres à 3200 mètres d'altitude.

Mines. Ce tunnel, qui permettait de relier, même en plein hiver, Kaboul à tout le nord de l'Afghanistan, le défunt commandant Ahmed Shah Massoud en fit sauter l'an dernier les deux extrémités. Il venait de perdre sa base arrière de Taloqan, conquise par ses adversaires après un siège d'une trentaine de jours. Cette défaite mettait les fondamentalistes religieux en position de l'attaquer à revers dans la plaine du Chamali, au nord de Kaboul, et de l'isoler complètement dans la vallée du Pandjshir. La dest