Moscou de notre correspondante
Al'heure des alertes au bioterrorisme dans le monde entier, tous les regards se portent vers Moscou et ses anciens «frères», où, longtemps, ont été développés des programmes de guerre biologique. Washington s'est bien gardé de pointer du doigt la Russie ou le Kazakhstan, deux pays où se trouvaient les principaux laboratoires de recherche dans ce domaine. Mais certains doutent, aujourd'hui, que ces recherches aient bien été interrompues. L'homme qui avait révélé l'étendue de ces recherches, Kanatjan Alibekov (aujourd'hui Ken Alibek et citoyen américain), principal transfuge de la guerre bactériologique, soulignait dans la Guerre des germes, paru en France l'an dernier aux Presses de la Cité, que, après l'éclatement de l'Union soviétique et son retrait de ces programmes, il avait été contacté par le Kazakhstan... pour les continuer.
Spécialisés. Moscou multiplie les dénégations. Pour le colonel Constantin Volkovoï, professeur au Centre scientifique d'Etat russe de microbiologie appliquée, interrogé par Interfax, l'idée que le bacille de la maladie du charbon puisse s'être échappé d'un laboratoire militaire russe relève de la «science-fiction». «Le stockage de ces substances n'est autorisé qu'au sein d'instituts spécialisés», dit-il, qui sont au nombre de cinq en Russie. Outre celui de la région de Moscou, il cite quatre autres centres: à Stavropol, Saratov et Rostov, sur le Don, au sud de la Russie, et à Irkoutsk, en Sibérie.
Le ministère russe de l