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Libération

Mille morts ou une dizaine? La bataille des bilans

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publié le 23 octobre 2001 à 1h21

Cet enfant est l'une des victimes d'une bombe américaine lâchée le 21 octobre sur Kaboul, selon Al-Jezira, la chaîne par satellite basée au Qatar. On suppose qu'il est sur un lit d'hôpital. C'est l'agence Reuters qui diffuse la photo. La légende précise que les raids américains du jour ont tué 18 civils et en ont blessé 23. Il faudra se contenter de cette information. Outre Al-Jezira, seules trois agences internationales (AFP, Reuters, AP) sont représentées à Kaboul . Leurs journalistes, des Afghans, savent quelle marge de manoeuvre leur laissent les talibans. Ils ne sont pas censurés, ils s'autocensurent, par prudence. L'arrestation du reporter de «Paris-Match» Michel Peyrard montre le danger qu'il y a à vouloir exercer son métier en territoire contrôlé par les «étudiants en théologie».

Tout bilan est donc sujet à caution. Hier, Abdoul Salam Shaeff, l'ambassadeur des talibans au Pakistan, a affirmé que 1 000 civils avaient été tués en Afghanistan depuis le début des frappes, chiffre jugé invraisemblable par Washington. Le CICR à Islamabad, qui se base sur le témoignage de son personnel en Afghanistan, affirme de son côté que les victimes civiles se se «compteraient plutôt sur les doigts de deux mains».

Le Pentagone admet que ses bombardements font des victimes, mais ne fournit aucun bilan. Il reconnaît mollement ses erreurs, comme le bombardement d'une agence onusienne de déminage ou des hangars du CICR. Et il accuse le régime de Kaboul de mensonge. Hier, par exemple, les tal