New York de notre correspondant
C'est seulement en 1995 que les représentants de l'Unscom, l'ancienne commission de l'ONU chargée du désarmement en Irak, ont pu visiter pour la première fois plusieurs usines destinées à la production d'armes biologiques dans les environs de Bagdad. Jusque-là, Saddam Hussein avait toujours nié leur existence. Cette fois, les autorités irakiennes reconnaissent avoir fabriqué jusqu'à 85 000 litres de la forme liquide de la maladie du charbon à la fin des années 80. Bagdad admet avoir placé une partie de ce stock du bacille dans plusieurs têtes de missile, sans les avoir jamais utilisées. Selon l'Irak, la bactérie sous sa forme liquide a été enfouie dans le sol après la guerre du Golfe. Les enquêteurs de l'Unscom ne découvrent rien qui permette de contredire ces affirmations.
Ventilation. Aujourd'hui, toutefois, l'Irak est une nouvelle fois montré du doigt comme la source possible du bacille placé dans plusieurs lettres aux Etats-Unis. Tous les spécialistes de l'armement irakien estiment que Bagdad a en fait possédé jusqu'à 400 000 litres de bacille du charbon liquide, et reconnaissent ne pas savoir ce que Saddam Hussein en a fait. Selon Richard Butler, ancien patron de l'Unscom qui a été interdit de territoire irakien en 1998, Bagdad a la capacité de transformer le bacille sous sa forme liquide en poudre, plus facile à utiliser et à disséminer, notamment à travers des systèmes de ventilation. Lors de leur dernier rapport, les experts de l'Unscom