Conférence de presse convo-quée d'urgence, hier, à 14 heures locales, à l'Hotel Marriott, à Washington et retransmise en direct au monde entier par web-caméra. Objet: deux lettres reçues par la revue scientifique britannique Nature. L'une le 21 septembre 2001, dix jours après l'attentat contre Manhattan et Washington, l'autre deux mois avant, le 16 juillet 2001. Pas de panique. Elles ne contiennent pas de poudre blanche. Elles sont néanmoins très intéressantes: elles traitent des mystères du charbon.
Toxine. Les deux «lettres à Nature» révélées hier par la rédaction de l'éminent hebdomadaire britannique sont les comptes-rendus de découvertes sur Bacillus anthracis, le microbe qui angoisse l'Amérique, après avoir tué trois personnes, et infecté sept autres, selon le Centre de contrôle des maladies (CDC, Atlanta). Réalisées conjointement par deux équipes américaines travaillant de longue date sur cette bactérie, ces études ne devaient être révélées que jeudi, jour de leur publication dans Nature. Mais le charbon est, aujourd'hui, matière trop brûlante pour tolérer l'attente...
Pourtant, ceux qui espèrent de la science une réponse immédiate au bioterrorisme seront déçus. Les découvertes présentées hier, pour être importantes, sont d'intérêt strictement fondamental. La première étude est signée d'une équipe conduite par John Collier, (Harvard, Massachusetts), célèbre pour avoir découvert il y a dix ans le mode d'action de la toxine diphtérique. Cette fois, il rapporte l'«identific