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Libération

Les policiers marchent contre la justice

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Ils défilaient hier pour dénoncer la remise en liberté de Bonnal et la loi sur la présomption d'innocence.
publié le 24 octobre 2001 à 1h21

Sans mot d'ordre, ni banderole, 8 000 policiers, selon les Renseignements généraux, ont protesté hier en silence à Créteil contre «le laxisme de la justice» et «la mort de deux collègues» au Plessis-Trévise (Val-de-Marne), deux gardiens de la paix en mission de police secours sur un cambriolage qui ont été abattus le 16 octobre dernier par des braqueurs à répétition.

L'exemple de Jean-Claude Bonnal, dit le «Chinois», libéré en décembre 2000 par la chambre d'accusation de Paris, malgré ses faits d'armes, et dont on apprenait hier que son implication dans le braquage était confirmée par les analyses ADN (lire ci-dessous), a relancé la colère des policiers. Pour le syndicat d'officiers Synergie et celui de gardiens de la paix Alliance qui vilipendaient la loi sur la présomption d'innocence avant qu'elle ne soit votée en juin 2000, c'est l'occasion de remonter au créneau. Même Joaquim Masanet, leader de l'Unsa-Police (majoritaire chez les policiers en tenue), en retrait à l'époque, a revendiqué hier une révision de la loi: «Il faut la réadapter aux réalités du terrain, dissocier les affaires politico-financières des crimes de sang et du grand banditisme. Je trouve déplorable que des gens mouillés dans des problèmes financiers soient en taule, et que les auteurs de huit vols à main armée circulent librement. En 2001, sept policiers ont été flingués par des voyous, notamment ceux de Béziers, intervenus sur un simple différend familial. On ne peut pas se laisser tirer comme des lapi