Islamabad envoyé spécial
Jets de pierres contre tirs de gaz lacrymogène ; colère de réfugiés afghans désespérés de ne pas pouvoir traverser la frontière contre détermination de policiers pakistanais qui ont reçu l'ordre de faire preuve de fermeté : la situation est très tendue à la frontière pakistano-afghane. Au poste de Chaman, dans la province du Baloutchistan, la police a tiré en l'air pour disperser des jeunes qui essayaient de passer en force. Peine perdue : lundi, un millier d'entre eux ont réussi à découper les barbelés séparant les deux pays et à entrer au Pakistan.
«No man's land». Près de 15 000 réfugiés s'entassent ainsi dans un no man's land de 200 mètres de large entre le Pakistan et l'Afghanistan. Les conditions sanitaires y sont précaires : beaucoup n'ont reçu ni eau ni nourriture pendant trois jours. A en croire un porte-parole de l'ONU à Islamabad : «Seul un tiers des réfugiés dispose d'une tente alors qu'il fait très froid la nuit. On enregistre déjà des cas de diarrhée chez des bébés. Les réfugiés sont épuisés et en mauvaise santé.»
Le Programme alimentaire mondial a procédé hier à la première distribution de nourriture des biscuits vitaminés dans ce no man's land et un camp d'urgence pouvant recevoir un millier de personnes a été mis en place du côté pakistanais par le Haut-Commissariat aux réfugiés de l'ONU.
L'intensification des bombardements en Afghanistan est évidemment à l'origine de ces mouvements. «Les premiers jours des frappes, les gens se sont