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Libération
Éditorial

«Promenade» afghane

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publié le 24 octobre 2001 à 1h21

La mort de deux postiers de Washington est venue rappeler la puissance mortelle de l'arme bactériologique aux mains des terroristes. Bien que l'épidémie artificielle de charbon ait été rapidement détectée et circonscrite, on mesure à ce coup d'essai l'inquiétant potentiel de cette nouvelle prise en otage des populations civiles. Rétrospectivement, on comprend mieux l'entêtement des Etats-Unis à dénoncer telle ou telle dictature suspectée de préparer (à grande échelle) de telles armes, mais aussi les raisons qui ont poussé Bush à s'opposer au récent traité antibactériologique en raison du laxisme (admis par tous) de ses dispositifs de contrôle. On sait aussi que les Etats-Unis ont frappé très violemment, sur la foi de simples soupçons, contre la Libye et plus largement contre l'Irak, la guerre du Golfe trouvant là une de ses vraies raisons. De là aussi l'insistance des Etats-Unis sur la vérification internationale, sous l'égide de l'ONU, des moyens de production en ce domaine de Saddam Hussein et leur refus d'excuser les esquives de ce dernier. Or l'enquête sur la filière du bacille du charbon qui a sévi sur la Côte Est ne permet pas d'exclure une implication des services irakiens, si celle-ci est encore bien loin d'être prouvée.

Pour l'aile la plus va-t-en-guerre de l'équipe Bush, de tels soupçons sont pain bénit. Depuis le premier jour, une partie des conseillers les plus conservateurs de Bush souhaite se saisir de l'occasion ouverte par les attentats du 11 septembre pour en