La ministre de la Justice, Marilyse Lebranchu, répond aux questions de Libération après la polémique déclenchée par la remise en liberté de Jean-Claude Bonnal, dit le «Chinois».
Vous avez déclaré être révoltée par la mise en liberté de Jean-Claude Bonnal. Pouvez-vous préciser ce que vous voulez dire?
Je n'ai pas à commenter une décision de justice, mais on voit bien que tout le pays est révolté, on voit le chagrin des familles. Et on ne peut s'empêcher de se demander comment, entre une instruction qui s'achève et une comparution devant la cour d'assises, une telle personne a pu être mise en liberté. C'est cela qui révolte. D'autant plus que les dossiers de détenus sont prioritaires pour être inscrits aux assises, ce qui signifie que cette remise en liberté faisait reculer la date du jugement. D'ailleurs, certains juges d'instruction, en privé, se disent également choqués par cette décision.
Comment expliquez-vous cette décision?
Une première demande de mise en liberté avait été formée par le co-mis en examen de Jean-Claude Bonnal et elle a été acceptée, sur la base de la loi Toubon de 1996 et non, comme cela a été faussement affirmé en vertu de la loi du 15 juin 2000, qui n'était pas encore entrée en vigueur. On peut penser que, par voie de conséquence, la chambre d'accusation a refusé de prolonger la détention provisoire de Jean-Claude Bonnal. Les magistrats qui ont à décider de la liberté et de la détention, ont une mission très difficile, ils le font nécessairement en fonctio