Washington de notre correspondant
Les stratèges américains tentent de se ressaisir. A la fin de la semaine dernière, ils avaient exprimé des doutes sur leur action militaire, ce qui n'est jamais conseillé quand on mène une guerre. Le secrétaire à la Défense, Donald Rumsfeld, avait même reconnu que Ben Laden ne serait peut-être jamais attrapé et que sa traque s'apparentait à la recherche d'une aiguille dans une botte de foin. Depuis ce week-end, le discours a été nuancé. Rumsfeld a déclaré qu'il avait été mal compris, que tout se déroulait comme prévu, que cette guerre était «un marathon, pas un sprint», que les Etats-Unis ne sont pas entrés dans un «bourbier». Mais Washington a de plus en plus de mal à expliquer l'absence de résultats militaires: aucun dirigeant connu d'Al-Qaeda n'a jusque-là été tué, les talibans sont toujours en place et les résistants de l'Alliance du Nord, plus faibles que jamais, font du surplace.
Faut-il poursuivre les bombardements?
Lors d'une conférence de presse, hier, Rumsfeld a défendu l'efficacité des frappes américaines, sans lesquelles il aurait été impossible, dit-il, d'«envoyer de l'aide humanitaire, des munitions, de collecter des informations sur le terrain et d'aider les groupes d'opposition». Pourtant, de plus en plus d'experts militaires doutent de l'efficacité des bombardements, alors qu'ils ont un coût diplomatique de plus en plus important. «Ils ont une importance très moyenne. Ils peuvent faciliter la progression de l'Alliance du Nord,