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Libération

Les Japonais prennent leur revanche

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Le redressement de Nissan permet un rééquilibrage du tandem.
publié le 31 octobre 2001 à 1h25

Tokyo, de notre correspondant.

Depuis la mi-octobre, la bataille médiatique faisait rage. La télévision publique NHK, l'influent quotidien des affaires Nihon Keizai, l'incontournable Asahi Shimbun et ses huit millions d'exemplaires y allaient de leurs pronostics: 10 %, 15 %... L'entrée annoncée de Nissan dans le capital de Renault avait pris l'allure d'un défi national. Un défi relevé, malgré un contexte économique difficile, par une entreprise gouvernée «à l'occidentale» par le «cost killer» (le tueur de coûts) Carlos Ghosn, débarqué à Tokyo en juin 1999 avec une vingtaine de cadres français triés sur le volet.

«Avantages mutuels». «Le redressement de Nissan que vient concrétiser cette participation croisée dépasse le cadre de l'entreprise et de l'automobile, analyse Sawako Takeuchi, spécialiste des questions industrielles à l'université de Tokyo. C'est le genre d'exemple dont le Japon désorienté a besoin. Le devant de la scène n'est pas occupé par le choc des cultures ou les batailles d'egos, mais par la complémentarité et les avantages mutuels.»

Le constructeur vient donc d'être récompensé pour ses efforts et pour son avance considérable sur les échéanciers du «Nissan Revival Plan» (plan de relance) mis en oeuvre par Carlos Ghosn et ses mousquetaires. Le désendettement de l'entreprise est supérieur aux prévisions. Les compressions de coûts imposées aux sous-traitants ont été digérées avec un an d'avance. «Nous avons effectué 80 % du travail en 50 % du temps», aime à répéter