New York de notre correspondant
«Nous devons faire attention à ne pas concentrer excessivement [notre couverture des faits, ndlr] sur les victimes civiles en Afghanistan qui feront inévitablement partie de cette guerre, ou à ne pas oublier que le gouvernement des talibans est responsable de la situation telle qu'elle existe dans le pays aujourd'hui.» Depuis quarante-huit heures, cette consigne rédigée par Walter Isaacson, le nouveau patron de CNN, a été transmise aux journalistes de la chaîne d'information.
Dans son communiqué, révélé hier par le Washington Post, le président, nommé au printemps dernier, demande de «maintenir un équilibre éditorial» dans les reportages réalisés par certains de ses journalistes à l'étranger. Et de souligner que chaque image venant par exemple des envoyés spéciaux de CNN en Afghanistan ou au Pakistan devrait être suivie d'un commentaire précisant que «les talibans abritent des terroristes responsables de la mort de près de 5 000 innocents».
Vidéo. Malgré les justifications d'Isaacson, cette note a fait rebondir le débat sur le patriotisme revendiqué des chaînes américaines et sur les pressions que peut exercer la Maison Blanche sur les médias pour faire passer son message. Il y a deux semaines déjà, CNN avait été ouvertement critiquée pour avoir décidé de ne plus utiliser de vidéo émanant de Ben Laden sans les avoir fait visionner par le gouvernement au préalable. A l'époque, des associations de défense de la liberté de la presse avaient mis en g