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Libération
Éditorial

Inaudible.

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publié le 2 novembre 2001 à 1h29

Conscients de perdre de précieux points sur le front de l'information, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne viennent d'annoncer la création de trois centres de propagande, à Washington, Londres et Islamabad. Ouvertes 24 heures sur 24, reliées par satellite, ces structures seront chargées, selon le porte-parole de la Maison Blanche, de lutter «contre la désinformation des talibans et du réseau Al-Qaeda». Si cette décision, annoncée hier, confirme bien la prise de conscience d'une insuffisance de communication, elle ne paraît pas de nature à régler le problème de fond: ce n'est pas tant de l'absence de contre-propagande que souffre la campagne antiterroriste actuelle, que de graves déficiences dans l'information à destination des opinions publiques occidentales, à commencer par l'américaine.

Il ne se passe pas de jour sans que de telles déficiences se manifestent du côté de Washington, très souvent sous la forme de déclarations contradictoires sur tel ou tel sujet; l'affaire de la maladie du charbon est exemplaire de ces dysfonctionnements, mais aussi celle de l'implication éventuelle de l'Irak avec les réseaux Ben Laden, sans oublier bien sûr l'ampleur des dommages collatéraux des bombardements ou l'impossibilité de mettre en place un pouvoir post-taliban à Kaboul suite au véritable droit de veto accordé à Islamabad sur cette question.

Traumatisés par les massacres du 11 septembre, les médias américains n'ont réagi que lentement face à ces insuffisances mais le débat est aujour