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Libération

Ben laden, croisé de l'islam

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Il appelle à la «guerre de religion»et accuse l'ONU de «crimes».
publié le 5 novembre 2001 à 1h30

Une fois de plus, Oussama ben Laden a choisi son moment. Il a nargué, samedi, les Etats-Unis pour la seconde fois depuis le début des frappes, alors qu'un mois de raids américains ne paraît pas avoir encore réellement ébranlés les talibans qui le protègent. Toujours introuvable, le milliardaire d'origine saoudienne a appelé, à la télévision Al-Jezira, à une «guerre de religion» et a invité ses «frères arabes et musulmans à défendre leur religion» contre la «croisade» que mèneraient selon lui les Etats-Unis. Il a du coup parasité la tournée du secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld dans cinq pays d'Asie centrale et au Pakistan, au moment où il était au Tadjikistan.

Ce nouveau «message» de Ben Laden survient à une étape cruciale d'une guerre dont il se confirme qu'elle sera longue et délicate pour les Américains en raison de l'approche de l'hiver et du ramadan. Face à cette situation, Ben Laden joue la carte du temps, persuadé que la poursuite des frappes lui permettra de capitaliser sur les souffrances de la population afghane. Il cherche en outre à mobiliser les masses dans le monde arabo-musulman afin de rendre de plus en plus difficile l'appui des régimes de la région à la campagne antiterroriste.

Délire. Samedi, sur un ton calme et sans émotion apparente, il a traité le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, de «criminel» et, jouant sur le sentiment religieux, a accusé les dirigeants qui traitent avec les Nations unies, d'avoir «renié leur religion». «C'est de la pure pr