Islamabad (Pakistan) envoyé spécial
Le général Musharraf veut limiter l'usage des haut-parleurs sur les mosquées du Pakistan. Seuls y sont désormais autorisés les appels à la prière. Sans prêches. Le souci du général-président autoproclamé est clair, selon le journal Dawn: éviter que les mollahs critiquent son soutien aux Etats-Unis et enflamment le pays du haut des minarets. Principal pays de la ligne de front, le Pakistan est devenu l'objet des attentions du monde entier. Pervez Musharraf, longtemps vu comme un dictateur peu ragoûtant, qui plus est maître de l'arme nucléaire, a un carnet de rendez-vous chargé. Il verra aujourd'hui Rumsfeld, le secrétaire à la Défense américain, Chirac mercredi et Bush samedi. Vendredi, il a vu Védrine et le ministre saoudien des Affaires étrangères. Jeudi, quelques jours après Blair, Powell et autres diplomates allemands et italiens, le ministre grec des Affaires étrangères était à Islamabad. Tous viennent apporter leur soutien à leur nouvel ami. Mais leur sollicitude est teintée d'inquiétude: Etat clef de la coalition, le Pakistan peut-il tenir le choc de la guerre?
«Pronostic impossible». Chaque vendredi, après la prière, les manifestations parfois violentes organisées par les puissants partis islamistes et le départ pour le front afghan de milliers de Pakistanais rappellent que les 140 millions d'habitants du «pays des purs» ne sont pas tous derrière leur président. «Un pronostic est impossible, souligne un diplomate. On va du pessimisme