Quand des libéraux font une grève antilibérale, les repères habituels de la lutte des classes vacillent sur leurs bases. Les cliniques privées ne sont pas le premier secteur de l'économie à connaître des difficultés, mais il ne doit pas y avoir beaucoup de précédents de chefs d'entreprise réclamant à l'Etat une aide pour... augmenter leurs salariés. Une «refondation sociale» qui n'est pas vraiment celle que prône un Medef!
Mais l'on rétorquera que les ressources de l'hospitalisation privée résultent d'un encadrement financier qui, via la Sécurité sociale et le budget de la nation, dépend de décisions des pouvoirs publics. Justement, faut-il se plaindre d'un système où la dépense du «client», en progression constante d'une année sur l'autre, est largement garantie par des organismes sociaux ou mutualistes? Par ailleurs, face à des hôpitaux publics dont la fonction est de prodiguer des soins pour tous, à toute heure et en tout lieu, l'initiative privée a eu toute latitude pour se développer là où la demande était la plus rentable, et aussi en complémentarité bien comprise avec un secteur hospitalier d'Etat qui ne peut être efficient partout.
Ce qui fonctionnait bien lorsque les marges bénéficiaires étaient confortables, commence à gripper lorsqu'elles se mettent à fondre. Dans ces moments, il est toujours plus facile de charger les politiques de tous les maux, mais l'on évitera soigneusement d'incriminer la gestion de ces dirigeants d'entreprise privée qui n'ont jamais pensé, lo