A écouter les patrons des cliniques privées et les médecins qui y exercent, ce sont parfois les mêmes , il y a péril en la demeure. La réalité économique et sociale du secteur, qui réalise un chiffre d'affaires annuel de plus de 40 milliards de francs (6 milliards d'euros), est plus nuancée.
Que représente l'hospitalisation privée?
Il existe en France 1 300 cliniques privées, qui comptent 17 000 lits contre 28 000 pour l'hôpital public (1). Ces cliniques ont assuré 24 000 journées d'hospitalisation sur un total de 66 000 en 1999. Les chiffres recouvrent une réalité contrastée. Certaines clini ques, à but non lucratif, sont reconnues comme «participant au service public hospitalier». D'autres recherchent d'abord le profit. En 1997, 315 cliniques déclaraient un chiffre d'affaires inférieur à 10 millions de francs, tandis que 53 dépassaient les 100 millions. Un groupe, la Générale de Santé, est même coté en Bourse et a réalisé l'an dernier près de 6 milliards de francs (895 millions d'euros) de chiffre d'affaires. Le privé emploie 57 000 infirmières contre 176 000 pour l'hôpital public. Ses salariés sont régis par le droit commun, code du travail et convention collective. Mais les médecins, à la différence des praticiens hospitaliers du secteur public, interviennent le plus souvent à titre libéral et sont à ce titre payés en honoraires.
Les cliniques privées sont-elles le parent pauvre du budget de la Sécu?
Les comparaisons sont délicates. Entre un centre hospitalo-universitaire