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Libération

Corse. La bataille de l'article 7

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Obligatoire ou facultatif? L'étude de la langue au centre du projet de statut de l'île.
publié le 10 novembre 2001 à 1h35

Marie-Jean Vinciguerra ponctue à loisir ses discours à l'Assemblée de Corse de citations latines ou de vieux dictons de la tradition insulaire. Conseiller territorial plutôt à droite, dans la mouvance du libéral José Rossi, mais aussi ancien inspecteur général de l'Education nationale, il se dresse vent debout contre les écoles Diwan tout comme les Iskatola ou leur équivalent corse. Pourtant il défend ardemment l'enseignement du corse en maternelle comme en primaire «dans l'école de la République». Celui-ci y est assuré, selon lui, «dans 80 % des écoles. La majorité des parents y inscrit ses enfants. Ceux qui le refusent représentent une proportion absolument mineure».

Pourtant l'article 7 consacré à l'enseignement de la langue corse dans le projet de loi sur le futur statut de l'île a réveillé toutes les passions républicaines. Une majorité d'élus de l'assemblée de Corse ­ même parmi les opposants au processus de Matignon ­ se prononce pour un enseignement obligatoire du corse. Conscient qu'une telle disposition subirait les foudres du Conseil constitutionnel, les députés ont opté, en mai, pour le modèle polynésien. Dans ce cadre approuvé par les neuf sages du Palais-Royal, obligation est faite à l'Etat d'assurer l'enseignement du polynésien «dans les horaires normaux d'enseignement» en primaire et en maternelle. Les parents con servent toute latitude pour y inscrire leurs enfants. Une formulation qui a hérissé les sénateurs. «Si cet enseignement est facultatif, cela va mieu