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Libération

Dans l'intimité des soldats de l'islam.

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Visite sous haute sécurité de la cache d'un groupe de combattants.
publié le 10 novembre 2001 à 1h34

Pakistan envoyé spécial

Une demeure cossue, noyée dans la verdure, émerge d'un jardin clos. Villa coquette parmi tant d'autres dans le quartier bourgeois d'une grande cité pakistanaise. Le repaire du Hezb-ul-Mouminine n'a rien d'un antre. Clandestine, la cache n'en est pas moins confortable. Les moudjahidin l'ont choisie avec soin. Discrète, à la lisière d'un parc où des enfants disputent une partie de cricket. Pratique, avec ses deux étages permettant d'accueillir quelques dizaines de combattants aux habitudes spartiates. Sûre, derrière de hauts murs. Un balcon couronne la bâtisse, véritable chemin de ronde caché sous du liseron, qui offre une vue dégagée des alentours. Sur le trottoir, face à la grille d'entrée, un groupe de jeunes gens athlétiques monte une garde vigilante autour d'un véhicule tout terrain. Chaque approche est signalée par radio portable. Méfiants de nature, les groupes islamistes armés font montre d'une franche nervosité depuis l'attentat du 11 septembre contre les tours jumelles de New York. Sécurité renforcée, contacts réduits avec l'extérieur.

Photomontages. Le visiteur, depuis longtemps annoncé par des guetteurs, doit montrer patte blanche, puis ôter jusqu'aux chaussettes avant de pénétrer, pieds nus, dans le vestibule barré d'une lourde porte. Un escalier en colimaçon mène au centre névralgique de cette retraite, une vaste pièce, couverte d'un tapis, aux allures de mosquée. Un sofa et son guéridon en délimitent le secteur profane. On y sert le thé. L'