Brest envoyé spécial
Le ciel plombé déverse de violents grains annoncés par des bourrasques à décorner les boeufs. A l'image de l'humeur des défenseurs de Diwan depuis le 30 oct obre. Ce jour-là, le Conseil d'Etat suspend le processus d'intégration de ces écoles au service public. Motif: l'enseignement dit «par immersion» attente à «l'unité de la République». Cette forme d'apprentissage fait du breton la langue «principale mais non exclusive» dans ces écoles qui scolarisent environ 2600 élèves de la maternelle à la terminale. Illégal, en l'état.
Les élèves de CM2 d'Yvette, à l'école Diwan de Lesneven (Finistère) n'ont pas échappé au débat. Cours de français sur «préfixes et suffixes». Les enfants doivent trouver des exemples. «Le préfixe dans "anticonstitutionnellement", c'est "anti"?», demande l'un d'eux. Yvette acquiesce. Le cours se poursuit. Dans un français de belle facture. Les enfants jouent avec les mots, explorent homonymies et polysémies. Le coeur du sentiment d'incompréhension des enseignants se situe très précisément là. Dans ces classes où ils prouvent depuis 1977 que la méthode de l'immersion produit des résultats égaux voire supérieurs à la moyenne. Les évaluations nationales menées en CE2, en sixième et en seconde le prouvent chaque année. Idem au bac.
Scission. Au prix d'un élitisme souvent dénoncé? Il ne saute pas aux yeux. Des enfants d'employés, d'agriculteurs, de cadres moyens et supérieurs. Rien de moins hétérogène que dans n'importe quel établissement hor