Verrou stratégique du nord de l'Afghanistan, la ville de Mazar-i-Sharif serait tombée vendredi, devenant la première ville importante à passer aux mains de l'opposition antitalibans après un mois de bombardements intensifs de l'aviation américaine. C'est l'Alliance du Nord qui, la première, a annoncé sa prise, «sans que les talibans aient combattu». «Ils ont pris la fuite», a précisé le porte-parole d'un des principaux chefs de guerre de l'Alliance, Atta Mohammad. Selon le général d'ethnie ouzbèke Rachid Dostom, qui fut longtemps le gouverneur de la ville, 90 combattants talibans ont été tués et 250 faits prisonniers, «dont des mercenaires étrangers». Les talibans ont reconnu que l'opposition était entrée à Mazar-i-Sharif par le sud, précisant qu'ils «regroupaient leurs forces à l'extérieur». Peu avant, le commandant antitalibans d'origine hazara Muhaqiq avait déclaré que ses troupes avaient pris l'aéroport militaire de Dehdadi et le siège de la 18e division des talibans, à l'ouest, mais que des «combats intenses se poursuivaient».
«Poussière». Prudent, le Pentagone se refusait vendredi soir à confirmer la chute de cette ville de 200 000 habitants, indiquant que des «batailles y étaient toujours en cours». Mais il estimait que la situation semblait «encourageante». «Il y a toujours beaucoup de poussière dans l'air. Il est très difficile de dire exactement ce qui s'y passe», a affirmé le contre-amiral Stufflebeem, directeur adjoint des opérations à l'état-major américain. Créa