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Libération

De nombreux talibans au Pakistan

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Ils profitent de la solidarité pashtoune des deux côtés de la frontière.
publié le 15 novembre 2001 à 1h37

Une fois tombée la ville de Kandahar, le centre politique et religieux de leur pouvoir, les talibans n'auront plus sous leur contrôle qu'un maigre terri toire, frontalier du Pakistan, limité essentiellement à deux provinces: Zabul et le Paktika. Ces deux fiefs montagneux sont essentiellement peuplés de Pashtouns du clan Ghilzaï, lesquels ont donné nombre de chefs et de cadres au mouvement fondamentaliste. Une troisième province, l'Oruzgan (centre-est de l'Afghanistan), d'où est originaire le mollah Mohammed Omar, chef suprême des talibans, leur était naturellement acquise, mais elle est tombée hier entre les mains de l'Alliance du Nord. Depuis le Paktika et Zabul, les talibans pourront se réfugier aisément, le cas échéant, dans les zones tribales pashtounes pakistanaises, où sont implantées également des tribus Ghilzaï. Ces dernières vouent, traditionnellement, une hostilité séculaire au clan des Durrani, dont sont issus les souverains afghans ­ Zaher Shah ne fait pas exception. La grande réussite politique des talibans avait été de réunir sous leur égide les Ghilzaï et les Durrani, une union qui, depuis leur débandade, a volé en éclats.

Compliqué. Les combattants de base, essentiellement des paysans, vont revenir dans leurs villages, où nul n'ira les inquiéter. Pour les chefs, l'avenir s'annonce plus difficile. Cependant, nombre d'entre eux ont déjà déserté et changé de camp, ce qui explique la progression foudroyante de l'Alliance du Nord (qui rassemble surtout des ethnies