Genève de notre correspondant
Le défi est immense: nourrir 6 à 7 millions d'Afghans, dont l'existence, après vingt-trois années de guerre et trois ans de sécheresse, ne repose que sur l'aide humanitaire. La débâcle des talibans a changé la donne. L'heure est au branle-bas des agences humanitaires. L'urgence et l'immensité des besoins ainsi que la pression des politiques, qui veulent calmer le monde islamique, les poussent à l'action. Mais le déferlement d'une aide massive se heurte encore à l'insécurité et à l'incertitude qui règnent après la chute du pouvoir taliban.
Tous les scénarios sont envisagés, certains déjà mis en oeuvre pour acheminer plus de 50 000 tonnes de vivres par mois: barges pour passer de l'Ouzbékistan à l'Afghanistan, noria de centaines de camions venus des pays voisins, envoi d'une vingtaine de chasse-neige (une première) par le Programme alimentaire mondial (PAM) pour faciliter le passage aux cols afghans, et, dernier recours, les largages aériens à basse altitude.
Dérapages. Alors que les premières neiges ont commencé à tomber dans le nord du pays, la course de vitesse contre l'hiver a donc commencé. L'heure est à l'offensive humanitaire pour secourir les régions prioritaires dans le nord et le centre de l'Afghanistan. En février, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) n'avait eu d'autre solution que de louer 500 mules pour acheminer des vivres à Dar-i-Sharif, dans le nord du pays. Une solution inconcevable pour une aide massive. Nourrir plus de