«Nous avons mal vécu d'être au Pakistan, loin de nos collègues afghans. Nous sommes contents d'être revenus à Kaboul», affirme Jérôme Sastre d'Aide médicale internationale (AMI), joint hier par téléphone, cinq heures après son arrivée dans la capitale afghane. Depuis le 16 septembre, il n'y avait plus aucun volontaire étranger à Kaboul. Hier, les premières organisations humanitaires Emergency (Italie), Médecins sans frontières (MSF) et AMI (France), le CICR (Suisse), etc. sont de retour. Ou, en tout cas, quelques éclaireurs.
Soulagement. De manière étonnante, les premiers «humanitaires» étrangers, le chirurgien Gino Strada et l'infirmière Kate Rowlands de Emergency, sont entrés dans la capitale afghane le 8 novembre, avant même l'Alliance du Nord, «après avoir eu l'accord des autorités talibanes», explique de Milan Teresa Sarti, la présidente de Emergency. Les autres sont arrivés après l'entrée des antitalibans dans la capitale. Les quatre membres, dont deux femmes de MSF et le premier envoyé du CICR, sont arrivés mardi, suivis hier par deux logisticiens d'AMI. Tous sont passés par la vallée du Pandjshir. «Il y avait beaucoup de monde sur la route, des chevaux, des taxis, visiblement des gens qui avaient fui Kaboul et qui rentraient chez eux», raconte Jérôme Sastre. A l'arrivée dans la capitale, malgré toutes les appréhensions, les volontaires ont été «soulagés de voir que la ville n'avait pas trop souffert», remarque Jean-Clément Cabrol, «et que la malnutrition n'est pas