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Libération

Schröder cherche à se faire peur

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La question de confiance sur l'envoi de troupes menace sa coalition.
publié le 15 novembre 2001 à 1h37

Berlin de notre correspondante

Et si le gouvernement Schröder tombait demain? Depuis que le chancelier allemand a annoncé mardi vouloir demander la confiance du Bundestag sur la question de l'envoi de la Bundeswehr en Afghanistan, le tout-Berlin politique est en transes. Au Bundestag (la Chambre basse du Parlement), son gouvernement ne dispose que de sept voix d'avance: sociaux-démocrates (294 députés) et verts (47 élus) disposent ensemble de 341 sièges, alors que la majorité nécessaire à atteindre sera de 334 voix. Le suspens durera jusqu'à vendredi, même si, au final, le risque de faire tomber le gouvernement disciplinera sans doute les rebelles.

Au moins trois députés verts ont tout de même annoncé hier qu'ils refusent de céder à ce «chantage». «Schröder n'avait pas besoin de faire ce lien entre la confiance en son gouvernement et l'envoi de la Bundeswehr. Cette pression est inacceptable», proteste le député vert Winfried Hermann, assurant qu'il votera selon sa «conscience» antimilitariste. Le week-end dernier, huit députés verts avaient déclaré qu'ils voteraient contre la mise à disposition de 3 900 militaires allemands proposés par Schröder aux Etats-Unis dans le cadre de la lutte antiterroriste. Mais c'est en voyant que la fronde risquait de s'étendre au sein de son propre parti que Gerhard Schröder a décidé de sortir l'arme ­ très exceptionnelle en Allemagne ­ de la question de confiance. La semaine dernière encore, il assurait qu'il était essentiel à ses yeux que l'eng