Si l'Orient est compliqué, l'Afghanistan est inextricable. Les Soviétiques s'étaient heurtés non seulement à la valeur guerrière et à la terrible ténacité des résistants, ils avaient aussi éprouvé un vrai malaise devant un monde aux comportements insaisissables, profondément irrationnels et donc imprévisibles. C'est au tour des coalisés de l'antiterrorisme de faire l'épreuve de cet environnement inconfortable. A peine les premiers militaires britanniques ont-ils posé les pieds sur l'aéroport de Kaboul que l'Alliance du Nord faisait savoir qu'ils n'étaient nullement les bienvenus et qu'ils pourraient bien repartir. Avec des alliés de cette trempe, la «sécurisation de l'humanitaire» ne sera pas une promenade. Le plus difficile ne sera pas le pont aérien humanitaire lancé par les alliés mais plutôt les derniers mètres pour que l'aide arrive à destination.
Cependant, Ben Laden court toujours. Les troupes du célèbre barbu se font canonner avec ferveur dans le réduit de Kunduz mais ne peuvent empêcher que le lacet se resserre autour de lui. Un de ses plus proches lieutenants aurait été tué. Et la pression sur Kandahar est telle que le mollah Omar aurait appelé ses talibans à cesser leur résistance et à gagner les montagnes pour y implanter des guérillas.
Plus que jamais, on assiste à une course de vitesse entre les deux guerres, celle menée contre le désastre humain qui solde l'aventure des talibans et celle qui est menée contre l'organisation terroriste qu'ils ont abritée et nourri