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Libération

L'Amérique des libertés se réveille

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Les dernières mesures antiterroristes font monter la contestation.
publié le 17 novembre 2001 à 1h39

Washington

de notre correspondant

Enfin une polémique! Jusque-là assourdies par l'écrasant patriotisme américain, les critiques contre les restrictions des libertés publiques décidées au nom de la «lutte contre le terrorisme» ont explosé cette semaine aux Etats-Unis. Il faut dire que les deux dernières initiatives prises par l'administration Bush auraient de quoi tirer des sifflements d'admiration des régimes les plus durs de la planète. Le département de la Justice a d'abord autorisé l'enregistrement des conversations entre les prisonniers soupçonnés de préparer des attentats et leurs avocats. Puis, mardi, dans le cadre de ses pouvoirs de commandant en chef des armées, George W. Bush a annoncé que des tribunaux militaires pourraient juger les étrangers soupçonnés d'activités terroristes (lire Libération de jeudi).

Cette initiative a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. A l'exception des plus conservateurs d'entre eux comme le Wall Street Journal, les journaux ont tous dénoncé cette «parodie de justice» (New York Times) qui «sape l'Etat de droit» (Washington Post) et ont appelé les Américains à «garder les yeux grands ouverts» sur la politique du gouvernement (Christian Monitor).

«Sans garde-fou». Les chroniqueurs les plus en vue ont affûté leurs plumes. Leur principale cible est désormais l'Attorney General (ministre de la Justice), John Ashcroft, un des membres les plus conservateurs de l'administration républicaine de George W. Bush. Pour Richard Cohen, du Washing