Termez (Ouzbékistan)
envoyée spéciale
De toutes les routes qui mènent en Afghanistan, celle qui part de Termez, dans le sud de l'Ouzbékistan, est la plus carrossable. Filant droit sur Mazar-i-Sharif, première ville libérée de l'emprise des talibans, située à quelque 70 kilomètres seulement, et futur QG de l'opération française de «sécurisation» de l'aide humanitaire, cette route fut construite par les Soviétiques pour faciliter leur intervention militaire et a servi pendant dix ans à l'acheminement de troupes et de matériels.
Aujourd'hui, elle pourrait devenir la route de l'espoir pour des millions d'Afghans qui attendent désespérément l'arrivée de l'aide humanitaire. Pourtant elle reste close, bloquée par les obscures pesanteurs administratives du gouvernement ouzbek.
Hermétique. Depuis la chute de Mazar-i-Sharif, une foule d'humanitaires et de journalistes se presse à Termez, attendant l'ouverture de la frontière, fermée il y a trois ans lorsque les talibans s'étaient emparés de Mazar-i-Sharif. L'Ouzbékistan avait tout fait pour oublier son voisin, porteur de contagion islamiste. Les incursions de groupes armés islamistes ouzbeks ont encore accentué cette raideur. Hérissée de miradors, la frontière qui court le long du fleuve Amou Daria est l'une des plus hermétiques de la région.
Le 26 octobre, l'Ouzbékistan, qui s'est rangé du côté de la coalition antiterroriste et a accueilli sur son sol des troupes américaines, a accepté d'ouvrir sa frontière aux humanitaires. Ou plutôt de