Un accord parfait. Jeudi, Jacques Chirac a promulgué la loi sur la sécurité quotidienne (LSQ) et, vendredi, le ministre de l'Intérieur, Daniel Vaillant, a adressé aux préfets ses instructions pour l'application immédiate de certaines dispositions de la loi. N'empêche. Les modifications de dernière minute un dispositif greffé en urgence et prévu pour être applicable jusqu'à 2003 de la loi, présentée par Daniel Vaillant et votée par une classe politique quasi unanime, permettent-elles de répondre à la menace terroriste? Ou bien de faire passer un arsenal répressif sans relation avec les attentats? Nombre d'associations, d'avocats ou de professeurs de droit (1) contestent la loi en demandant au gouvernement d'avoir le courage de respecter le fonctionnement institutionnel et de la soumettre au Conseil constitutionnel. Même si, dans la fièvre électorale ambiante, un message de modération n'a aucune chance de passer. «On n'a plus qu'à attendre les bavures. Parce que, évidemment, ça va déraper», commente Bruno Marcus, secrétaire général du Syndicat des avocats de France (SAF). Les critiques visent aussi les mesures noyées dans le texte hétéroclite initial, qui, selon eux, aboutissent davantage à pénaliser la pauvreté qu'à lutter contre la délinquance: peines de prison prévues pour ceux qui voyagent sans billets dans le métro, le RER ou le train; appel aux forces de polices pour déloger les jeunes qui traînent dans les halls d'immeuble...
Abandon constitutionnel
Personne ne conteste le caractère exceptio