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Libération

Les pouvoirs des vigiles en question.

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Le manque de formation et un cadre trop flou font craindre des dérives aux professionnels de la sécurité.
publié le 17 novembre 2001 à 1h39

La palpation et le contrôle des sacs, tels que le concède désormais la loi aux vigiles, suscitent des réactions assez mitigées parmi les professionnels de la sécurité. Daniel Rémy, d'Escorte Sécurité, redoute des «dérives et des abus». «Ça fait vingt-cinq ans que je travaille dans le secteur et je n'ai jamais procédé à des palpations. Si on a un doute sur la personne, il suffit de l'inviter à passer sous un portique de contrôle de masses métalliques, dit-il. En revanche, l'ouverture des sacs doit se faire vraiment au feeling, pas au faciès. Et là, c'est vraiment une question de professionnalisme.» C'est d'ailleurs, selon lui, la compétence qui fait le plus souvent défaut dans beaucoup de sociétés de sécurité. «Il y a quelques semaines, j'ai croisé devant une banque parisienne un agent de sécurité qui ne parlait pas français. Il ne savait même pas pour qui il travaillait», affirme Daniel Rémy.

Demande en hausse. Le gérant parisien d'une petite agence de sécurité reste lui aussi très réservé sur le contrôle des sacs: «Je l'ai toujours déconseillé à mes gars car vous pouvez tomber sur des vicieux qui vous accusent d'avoir volé leur portable alors que vous venez de fouiller leur sac.» Plus cocasse, cette conversation téléphonique avec une officine pas très au fait de la loi sur la sécurité quotidienne: «La palpation, c'est quoi ça?»

­ Libération: «La possibilité de fouiller les clients.» ­ «Ah, euh, nous nous conformons aux exigences du client. S'il veut que l'on palpe, on palpe,